Je ne me souviens plus des circonstances qui font que j'écris ces lignes, seul le souvenir d'une vague duplicité féminine en baigne encore l'évocation. A moins que ce ne soit par quelque souci de véracité ou un plus simple besoin d'apporter aux absents quelques regrets ou bien encore l'idée de conter un fait marquant ou deux, ou trois.
C'est mon premier compte-rendu et je ne sais quel "style" adopter, la définition de ce type d'exercice pencherait pour un modèle de concision comptable, virgules et points bien alignés dans de sages colonnes, heures de départ et d'arrivé, nombres de kilomètres parcourus, consommation d'essence, notes de frais et j'en oublie car "je suis un biker moi", je roule en Harley ! Vous comprendrez tout de suite que ça ne me va pas.
J'ai eu un moment l'idée de quelque chose de plus lyrique genre "Nous partîmes 500, mais par un prompt renfort, nous nous vîmes 3000 en arrivant au port..."
Tout le monde n'est pas Corneille et même ma moto n'a pas la livrée de cette espèce de corvidé. De plus, force est d'admettre que la vérité exigerait d'écrire "Je parti seul, mais par un prompt renfort, je nous vis trois en arrivant à Malemort..." Et là, avouons que ça en jette beaucoup moins.
Comme il faut tout de même bien commencer par démarrer pour arriver quelque part, je vais me lancer dans ce que d'aucuns nomment "compte-rendu". Je vous demande donc la plus grande indulgence, passque c'est pas facile !
J'avais eu cette envie de faire un petit tour du coté de Malemort-du-Comtat pour le 5th American Cruising. Je savais qu'il y aurait d'autres membres du forum présents, mais j'avais dans l'idée de me rendre dans le Vaucluse par mon propre itinéraire. Las, mis au défi (bon j'exagère peut-être un peu) et pratiquement stigmatisé comme un "asocial" (on se demande d'où une telle expression peut venir...) sur un réseau social (FB pour ne pas le citer), ben je suis comme vous les gars... Je suis un rebelle ! Rustre, certes, mais quand même. Donc je décidais de montrer que le cas (social) ne l'était pas et de me joindre aux autres participants de cette balade. Tranquillement je me rendais donc à la fameuse station-service du supermarché Carrefour de La Brillane. J'y arrivais un peu en avance et j'en profitais pour faire le plein de mon réservoir. Je finissais à peine que j'entendais le bruit caractéristique de mes compagnons de route. Par mimétisme peut-être ou par nécessité sans doute, devinez quoi ? Ils en profitèrent aussi pour rassasier leurs machines. Maintenant que nous sommes au complet et à ce point du récit, il me semble essentiel de vous décrire notre petit groupe. Comme c'est moi qui suis l'auteur de ces lignes et qu'à ce titre je suis le décideur du style et de façon plus agraire, le propriétaire de ce champ lexical, j'ai donc décidé de commencer par moi-même. Choix parfaitement logique puisque je suis le premier personnage à apparaître. Comme je suis modeste et timide de nature, je me présente "Robert Gros " rustre, avec un Fat Bob Mysterious Red Sunglow (c'est Harley qui le dit) et des sacoches. Pour la circonstance j'ai fixé sur mon casque (DMD bronze à paillettes) une caméra Go-Pro. Je suis rejoins à cette fameuse station-service par Steven sur son 1200 CB avec sacoches, sa barbe rousse et son casque DMD rouge à paillettes en font quelqu'un d'immédiatement sympathique. Il est accompagné par Isabelle et son 883 sans paire de sacoches, elle n'a pas de casque à paillettes ni de barbe rousse.
Notre petit groupe prend enfin la route. (ça y est, c'est parti !) Steven va en tête, c'est normal, c'est lui qui sait. Isabelle est en deuxième, c'est normal, c'est elle qui suit. Je suis le dernier, c'est normal, c'est moi qui filme. Le temps est beau, la route est belle le ciel est bleu, le temps de voir tout ça, Forcalquier est passé et à Apt nous pouvons faire une petit halte ravitaillement pour le petit réservoir de... la 883. Je profite de cet intermède pour signaler à Steven que "quelqu'une" de notre groupe (mais sans citer de nom) salue même les scooters que nous croisons. Ce n'est pas de la délation, mais de l'information transmise à celui qui ouvre la route et qui n'a pas forcément pu le voir dans ses rétroviseurs. Nous repartons, comme le temps est toujours beau, que la route est toujours belle et que le ciel est toujours bleu, le temps de voir tout ça, nous passons Gordes, la descente vers l'abbaye de Sénanque, puis Venasque et enfin Malemort-du-Comtat où comme je vous l'avais annoncé au début du récit : "... je nous vis trois arrivés à bon port". Comme quoi les classiques littéraires !
Une fois garés bien alignés, nous avons visité les stands des exposants, bu un coup et repéré des places à l'ombre, car ceux qui suivent passionnément ces lignes se souviendront qu'il faisait beau et que le ciel... Bref, nous voici en train de nous restaurer sous un arbre aux pieds des contreforts du Mont Ventoux. Comme il y avait une démonstration de danse (sorte de rituel pratiqué à plusieurs où les gens tournent sur eux-même en tapant le pied à terre et tenant leur taille par la main) je demandais à Isabelle de nous faire une démonstration, elle refusa obstinément, même quand je suggérais à un sympathique monsieur assis à coté de moi d'insister.
Une fois le déjeuner fini nous avons fait le tour de quelques échoppes qu'il nous restait à voir et je trouvais alors une magnifique paire de menottes dont je faisais aussitôt l'acquisition. Avant de partir j'ai demandé à Isabelle de m'aider à tester mon achat pour en vérifier le bon fonctionnement, mais j'ai eu autant de succès qu'un orchestre de musique country lors d'une soirée punk. Comme quoi, même animé d'un pur esprit de découverte, on n'est pas toujours aidé.
Nous sommes donc repartis en direction des Gorges de la Nesque pour rejoindre Sault par une route qui valait bien ce détour.
Quelques arrêts plus tard pour profiter du paysage et faire quelques photos, comme il faisait un temps toujours aussi beau, que la route était toujours aussi belle et que le ciel était toujours aussi bleu, le temps de voir tout ça et nous étions arrivés à Sault. Après nous être garés, cette petite phrase décrit en quelques mots simples une action qui peu sembler anecdotique et je prie les quelques lecteurs curieux qui en sont à lire ce passage de croire que derrière les mots simples se cachent parfois des choses compliquées. Bref après nous être garés, disais-je nous avons bu un petit coup sur une petite place de cette charmante ville. Nous avons profité du calme de cette fin d'après-midi avant de nous décider à reprendre la route. Avant de quitter Sault et sa célèbre station-service, parce que "certaines" ont un réservoir plus petit que d'autres, nous avons pu visiter ce haut lieu touristique dont renom de la station de lavage n'est plus à faire. Nous avons fait ensuite un petit bout de chemin ensemble avant de nous séparer, mes compagnons filant en direction de Banon tandis que je franchissais le Col de l'homme mort, je suis un rebelle moi, je roule en Harley ! Les gorges de la Méouge passées, j'arrivais chez moi au terme d'une très belle journée et ponctuée d'une bonne balade, ce qui produit invariablement de bons souvenirs. Comme il y a toujours, pour peu que l'on respecte une certaine forme de vérité, une sorte de concordance entre les faits et leur évocation, je suis donc moi aussi arrivé au terme de mon "compte-rendu". Et si le courage ne vous a pas fait défaut, ben votre lecture arrive elle aussi à son point final. Je poncturai ce petit récit en remerciant mes compagnons de voyage pour cette belle balade.
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Mar 15 Juin 2021 - 8:17 par Pierre.C
Sujet: américan cruising à Malemort du Comtat 
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